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Durant des années — du moins les années « qui comptent vraiment » pour la construction de la personnalité, soit durant toute mon adolescence et ma vie de jeune adulte, j’ai pensé que contradiction était synonymes d’opposition.

J’ai récemment découvert que ce que je considérait comme une évidence n’était en fait qu’une sorte d’heuristique qui méritait d’être considérée sous un angle nouveau.

En l’an 2000, je pensais qu’en tant que fan inconditionnelle d’Oasis, il m’était interdit d’apprécier une chanson de Blur.

Puis j’ai été contrainte d’admettre que les talents de compositeur-interprète de Damon Albarn surpassaient objectivement les qualités musicales de mes idoles, pour enfin réaliser qu’il était de toute évidence admis d’apprécier le monde de la Brit Pop/Rock dans son entier sans faire insulte au dieu John de Saint John’s Wood.

Ces mélodrames internes – parfois externes – ayant régi une grande partie de ma vie mélo-spirituelle (la seule spiritualité qui m’intéressait à ce moment-là), ces derniers prirent fin alors que j’entrai dans la « vie adulte » ( à définir dans un autre poste) des années plus tard.

Aujourd’hui confrontée à « l’éveil spirituel » de mise à mon âge, c’est avec tendresse que je repense à ces années « décisionnelles », lors desquelles il paraissait important de choisir entre d’accord et pas d’accord, important et futile, noir et blanc.